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rodolphe burger - Page 2

  • Leonard Cohen à la Foire aux Vins de Colmar

    C'est donc à Leonard Cohen qu'est revenu la mission de clôturer (en beauté) la partie musicale de la Foire aux Vins 2009 qui aura notamment vu passer des artistes variés et brillants, comme Charles Aznavour, Nina Hagen, Asaf Avidan, Charlie Winston, Cocoon, Pete Doherty, Tryo etc...Je refuse personnellement d'intégrer David Guetta dans cette short-list d'artistes !!!

    Rentré plutôt déçu du concert de Nina Hagen, jeudi 13 août, j'attendais beaucoup du poète canadien et de sa voix abyssale. Sans plus de suspense, je le dis tout de suite et à haute voix, Leonard Cohen est un Grand , un très Grand, comme on en fait plus. Trois heures de concert à peine entrecoupé d'un entracte d'une trentaine de minutes, pour cet homme qui porte classieusement ses 75 ans, c'est déjà une performance mais avec ce niveau de professionnalisme, avec ce plaisir évident d'être là, devant nous, à nous interpréter toutes ses merveilles. Moi, je dis chapeau Mr Cohen. Vous m'avez étrangement rappelé le Grand, le très Grand et regretté Mr Bashung, celui de l'ultime tournée. Nulle doute qu'en prenant de l'âge, ses prestations scèniques se seraient rapprochées des vôtres, épurées mais émotionnellement forte.

    La soirée était d'ailleurs, aussi, placée sous le signe de Bashung. En effet, à peine installer sur le béton de la coquille colmarienne, j'entends parler derrière moi...

    "...L'Homme à Tête de Chou, de Gainsbourg, il l'a repris, ils vont en faire un spectacle..." "c'est un album des 70's, Bashung l'a repris en entier..."

    Pendant l'entracte, au moment de commander ma bière, j'interpelle l'homme qui parlait derrière moi pour lui dire que "Variation sur Marilou" se trouve en podcast sur France Inter. Il savait, l'avait déjà écouté...Son compère me demande si j'étais aussi à Strasbourg le 8 octobre 2008.

    -"Oui, biensûr, j'avais même le billet pour le revoir à Lyon"

    -"J'ai trouvé ça très beau, mais dur, vraiment très dur" me répond-il...

    -"Oui, mais la classe quand même" pour finir la gorge nouée.

     

    Le spectacle de Cohen reprend avec dès la deuxième chanson "Suzanne", l'esprit de Bashung, est évidement toujours là, en cet endroit où 5 ans plutôt je le vis pour la première fois, pour ce qui restera à tout jamais comme mon meilleur concert, un poing dans la gueule, une très grosse claque, immense tout simplement.

    SNC18568.JPGLeonard Cohen livre lui aussi une prestation réellement haut de gamme, pleine d'émotion et de chanson sublîmes. Sa grande humilité le poussera à présenter deux fois ses musiciens et choristes, puis encore de leur offrir un solo à chacun. Un grand homme, je vous dis,  lui qui passa plusieurs années dans un monastère bouddhiste. Un sage à la voix sans égale. Il quittera la scène après un émouvant "Je vous aime, je ne vous oublierai jamais" qui me rappela le terrible "vous m"avez donné tant d'amour, je ne pourrai jamais oublier cette soirée" de Bashung aux Victoires de la musique.

     

    Mais la Foire aux Vins ne s'arrète pas là. Il y a des stands commerciaux, à manger et surtout à boire...c'est donc dans cette direction que nous nous sommes rendus, avec ma chérie. Et là, en face de moi, accoudé à un stand de vin d'Alsace, qui vois-je ? Qui donc ? Rodolphe Burger himself ! Cela n'a rien d'un hasard, son frère assure la programmation musicale de la foire. "Vas lui dire bonjour", me dit ma chérie. "Tu crois ?" "Ben oui, vas-y", dit-elle. Je décide donc d'y aller, de toute façon pour boire un coup, c'est par là aussi. Je m'approche, je lui tend la main, il me regarde et me tend ses bras avec un grand sourire, heureux de me voir, moi qui ne suis personne pour lui et qu'il a sans doute confondu sur le moment...l'euphorie lié au Sylvanner, peut être.

    Je lui dis deux trois mots bidons du genre: "j'aime beaucoup ce que vous faites", et aussi "je suis un grand fan de Bashung"; Rodolphe rigole, je crois qu'il n'a rien compris de ce que je lui ai dis dans le vacarme du hall n°6. Mais bon, pas grave...je suis très heureux de l'avoir rencontré. Une chance d'ailleurs, il était sur le point de partir. Sa grande carcasse s'apprètant à tirer sa valise, avec toujours ce grand sourire aux lèvres.

    Belle soirée donc, ce n'était pas un concert de Bashung, ce ne sera hélas plus jamais un concert de Bashung, mais il reste quelques artistes à voir sur scène. Leonard Cohen en fait encore parti, profitez-en, si vous avez l'oppotunité de le voir sur cette tournée européenne, n'hésitez pas, c'est un Grand, un très grand !!!

     

    Ps: pour la vidéo, j'ai préféré en intégrer une officielle plutôt que les quelques extraits sombres, tremblants et aux sons minables que j'ai capté avec mon appareil photo...

     

    posté par Olivier

  • Le Cantique dans la Vallée

    SNC17899.JPG

    "C'est dans la Vallée", le festival créé par Rodolphe Burger à Sainte Marie aux Mines,  rendait hommage à Alain Bashung, ce samedi 30 juin 2009. Au programme du Temple Réformé, une projection du "Cantique des Cantiques", en duo avec Chloé Mons et filmé en ce même lieu par France 3 lors de l'édition 2003.

    Accompagné de ma chérie et de mon p'tit chou, j'ai le privilège d'être le premier à pénétrer dans l'antre de l'amour. J'observe une à une, les allées se remplir de pélerins. Les derniers s'installent lentement, tandis que le projecteur diffuse en plan fixe la pochette de "L'Imprudence". Photo lugubre, blanche et noire d'un Bashung monolithique, glacial, terrifiant. A-t-il, déjà souri un jour ? Sans doute la pochette, la plus angoissante, jamais créée. Le cantique se fait attendre et toujours ce plan fixe de Bashung, qui nous fixe.

    " Il bouge ! Il bouge ! J'hallucine."

    Bashung tangue, ouvre la bouche, puis la referme...et fini ! Dix secondes intenses, dix secondes d'éternité. Quel choc, cette image ténébreuse connue depuis tant d'année, qui d'un coup prend vie... Troublant, vraiment troublant. "Un jour j'irai vers l'Iréel, y seras-tu ? Y seras-tu ?" Oui, oui, j'y suis, là, en plein dedans !


    Rodolphe Burger s'empare alors du micro pour nous faire part de son émotion quand à la projection, à venir, du "Cantique des Cantiques" et nous explique par la même occasion, que c'est le photographe de "L'Imprudence" qui lui a généreusement prêté ce mini-film. Rien de paranormal, pas de fantôme dans le Temple. Émotions censurées dans le projecteur...

    Après avoir salué, la mémoire de Bashung et sa fidélité à cette belle vallée dévastée par l'épuisement des mines d'argent, la mort des industries textiles et la crise financière actuelle, Rodolphe Burger s'éclipse, la projection commence.

    "Le Cantique des Cantiques" traduit par Olivier Cadiot, musicalisé par Burger à la demande de Bashung et Chloé Mons pour leur cérémonie de mariage, est une prière, la prière sensuelle, la déclaration d'amour ultime. Il s'aiment et la traversée durera une bonne vingtaine de minutes. Le couple clame et déclame son amour réciproque, Bashung est mystique, Chloé hypnotique. L'émotion est palpable dans le Temple, Bashung sacralisé.SNC17904.JPG

    Le Grand Soleil de ma vie, qui n'a même pas deux ans, se chargera de maintenir les spectateurs sur Terre. Loin d'être effrayer par l'intensité sombre et mêlée de l'oeuvre et du lieu, mon petit chéri s'amuse sur mes genoux...il rigole, gazouille. Pas forcément du goût de tout le monde, c'est évident. Mais à son âge, il sait déjà que c'est la musique qu'aime son papa et moi ça me réjouit qu'il soit là, à écouter et regarder Bashung, à nous rappeler que nous sommes en vie, nous.

    Distrait par mon p'tit chou, j'avoue n'avoir pu être totalement concentré sur le Cantique, mais qu'importe Bashung était là, son souffle bien présent. On en aurait oublié qu'il ne s'agissait que d'une projection. Les applaudissements émanent avec respect des allées du Temple.


    SNC17905.JPG

    Surprise ! La scéance , ne s'arrète pas la. Petit cadeau des organisateurs, la suite du concert de 2003. "Angora", "La Nuit Je Mens"...La magie opère, les templiers applaudissent spontanément, c'est du live, vraiment ou presque. Suivent encore "Tel" et "L'Iréel" sublimes dans ces versions semi-acoustiques. La scéance s'achève avec le magnifique "Samuel Hall" dans une émotion rendue palpable par la présence des auteurs Burger et Cadiot et l'oppressante absence de Bashung.

    SNC17906.JPGBel après-midi, ensolleillé dans le Val d'Argent, le festival est bien vivant, les festivaliers affluent. Les concerts plein-air, dans les bars, temple, église et théatre se succèderont tout le week-end. Merci Monsieur Burger pour ce beau festival, merci d'avoir honoré la mémoire d'Alain Bashung.

     

     

     

    posté par Olivier

  • Tu ferais mieux de nous pondre un truc qui marche...

     

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    "Tu ferais mieux de nous pondre un truc qui marche mon garçon"


    "Tu ferais mieux de nous pondre un truc qui marche" (...)

     

    C'est en ces termes relativement durs, au début du siècle dernier, que Mme Lacoste se serait adressé à son fils Lucien alors que celui-ci jouait comme d'habitude, aux raquettes avec son copain mousquetaire Jean Borottra. Humilié, il aurait alors répondu sèchement à sa maman: "Je m'appelle Lucien Lacoste et je vous déteste tous !"

    Bien des années plus tard, bouleversé par cet épisode de la vie de Lucien, l'ex-chanteur-guitariste de Kat Onoma, Rodolphe Burger décida d'en écrire une chanson qu'il s'empressa de proposer à son vieil ami Alain Bashung. Ce dernier accepta sur le champs, de l'interpréter, mais craignant de se faire accuser de contrefaçon, décida d'en américaniser le titre et nom du héros, qui devint finalement l'illustre Samuel Hall.


    podcast

     

    (Ce récit est une fiction, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existée ne serait que pure coïncidence !)

     

    posté par Olivier